mercredi 4 novembre 2009

Taille des arbres à pépins

Vous hésitez à les tailler !
Vous avez surement raison, car de nombreux ouvrages présente cela comme une opération complexe.
Cela est vrai, si vous voulez maîtriser toutes les subtilités de la taille.
C'est donc avec sécateur en main que l'on devient capable de tailler un arbre.
Au début, vous hésiterez sur chaque branche, et au fil des années, vous "sentirez" beaucoup mieux les choses si vous avez observé les branches ayant fructifiées.
De toute façon, il vaut mieux une mauvaise taille que pas de taille du tout, car au bout de quelques années l'arbre finirait par ne plus donner que des récoltes faibles.

Commençons par différencier les éléments constituant l'arbre fruitier
Œil à bois :
il assure la croissance et le renouveau des branches fruitières (en moyenne plus de 20cm). Il ne porte en général que des bourgeons à bois.
Dard :
c'est une courte brindille (environ 1cm). Il peut se renouveler plusieurs années de suite. A bois la 1ère année, il devrait "aller à fleurs" par la suite.
Bouton à fruit :
le plus gros bourgeon produit une fleur, puis un fruit après fécondation.
Brindille : petit rameau à bois pouvant porter des bourgeons à fleurs
Lambourde : brindille portant un bouton à fruit à son extrémité.

Bourse : vestige de l'emplacement d'une fructification. Ne surtout pas la tailler car elle produit des fruits chaque année.

Stipulaire : œil latent à la base des rameaux.
Coursonne : partie de l'arbre qui reste sur la branche charpentière après la taille. Cette branche secondaire, taillée court tous les ans, porte les fruits ou les nouvelles pousses de l'année.
Sur le schéma ci-après, on peut distinguer :
A. Drageons : pousses végétatives qui épuisent les éléments nutritifs nécessaires à la production de fruits sont à tailler. Elles apparaissent à la base des arbres greffés sur des porte-greffes sensibles.
B. Moignons ou branches cassées par le vent, une trop lourde charge de fruits : ce sont des points d'entrées pour les maladies et les insectes et ils doivent être taillés au niveau de la branche saine la plus proche.
C. Branches poussant vers le bas : elles doivent être conservées, elles portent souvent des boutons à fruits mais on peut les raccourcir afin qu'elles ne laissent pas dans l'ombre les branches inférieures.
D. Branches frottantes : elles créent des blessures sur l'écorce qui deviennent des points d'entrée pour les insectes et les maladies. Supprimer la moins productive.
E. Branches intérieures : on les taille car elles sont à l'ombre. Elles développent donc des fruits de mauvaise qualité et difficiles d'accès lors de la récolte.
F. Gourmands : ce sont des rameaux à bois dépassant le plus haut bourgeon du tronc central, une sorte de tentative de "putsch". Il faut les tailler car ils consomment de l'énergie inutilement et déséquilibrent l'arbre.
G. Anticipé : C'est une pousse latérale se développant parallèlement à la flèche, l’axe ou la branche le portant. On les taille pour les mêmes raisons que les gourmands.
H. Verticille : ils sont composés de plusieurs branches originaires du même point sur le tronc ou la branche souvent à la suite d'une taille. Les joints y sont plus faibles. Il faut donc sélectionner les rameaux les mieux placés et supprimer les autres.
I. Nouveau leader : On sélectionne un nouveau leader pour limiter ou réorienter la croissance de l'axe central dans la direction désirée.

Les principes de base de la taille.
La taille, a pour but de réguler la fructification, de former et de maintenir une silhouette agréable et pratique de l'arbre.
La taille de fructification des pommiers et poiriers vise à faire transformer un œil à bois en dard puis en bouton à fleur, donc à fruit. Cette transformation se fait au mieux en deux ou trois ans.
L’œil à bois se transforme lorsqu'on réalise un frein de sève soit par la taille, soit par l’arcure.
Pour parvenir à ce but, 8 points doivent rester à l'esprit.
Pour mieux mémoriser le vocabulaire voici un autre schéma:
(cliquez sur l'image pour l'agrandir)
1. Les branches sèches, rameaux gourmands et brindilles mal placée.
Commencez à supprimer proprement les branches sèches ou abîmées, les rameaux qui partent verticalement en force ( gourmands) et les brindilles en surnombres ou mal placées.
2. Maintenez air et lumière.
L'air et lumière doivent pouvoir circuler à l'intérieur de la couronne et atteindre le cœur de l'arbre. Ménagez des espaces suffisants et veillez à la bonne répartition des branches formant l'ossature de la plante (branches charpentières).
3. Réduisez la charpente au strict nécessaire.
Il est inutile de vouloir, sous prétexte de favoriser la fructification, former ou garder un grand nombre de branches charpentières.
4. Formez les jeunes arbres.
Durant la taille de formation, il faut penser avant tout au développement harmonieux de l'arbre. La disposition des branches fruitières et leur inclinaison sont primordiales.
5. Gardez le bois fruitier le plus près possible du squelette.
Les meilleurs fruits s'obtiennent sur du bois fruitier jeune, surtout pas trop faible et le plus près possible de la branche mère. Vous devez en outre éviter toute concurrence entre les branches ainsi que les fourches.
6. Évitez de raccourcir les rameaux d'une année.
La taille des rameaux d'une année rompt l'équilibre végétatif entre les différentes parties de l'arbre. Elle retarde la mise à fruits.
7. Maintenez la grandeur et la forme.
La forme et la grandeur seront en relation avec la vigueur du porte-greffe, de la variété et de la qualité du sol. Rappelez-vous que l'arbre doit correspondre, dans son gabarit, à un rectangle posé sur sa plus grande largeur. Ne laissez jamais filer les têtes en hauteur.
8. Canalisez la force.
La végétation la plus forte se situe toujours au sommet de la plante. Maintenez les prolongements longs en bas et de plus en plus courts lorsque vous approchez la tête de la plante.
La période de taille,
en hiver, elle  ne concernent que les arbres à pépins (pommier,poiriers).
en août/septembre pour les arbres à noyaux (pruniers, cerisiers) seront taillés et élagués, mais pas plus tard car la cicatrisation se ferait mal.
La taille d'hiver doit être comprise entre le mois d’octobre et le mois de février inclus hors période de gel.
Petit truc pour les novices : Pour bien différencier les bourgeons ou œil à bois d'un bourgeon à fleur, attendre février, car les bourgeons commencent à gonfler donc c'est plus facile à différencier.
Conseils pratiques:
Vos outils de taille (sécateur, cisaille, scie d’élagage...) à lame plate et contre-lame qui se croisent doivent être tranchants et bien propres. Nettoyez les lames à l'alcool, le risque de transmission de maladies d'arbres en arbres est réel.
Munissez-vous de goudron de Norvège ou de mastic cicatrisant, que vous appliquerez sur les plaies les plus importantes.
Les cicatrisants peuvent être utiles pour les branches de grosse section. Leur application doit être rapide dès la coupe.
Une coupe bien faite compte beaucoup plus que l’application d’un cicatrisant.
Allez lancez vous !
Taille d’entretien et mise à fruit des rameaux stériles
Première étape : tailler les prolongements, dans le jargon pro, il s’agit du prolongement des branches charpentières, vertical pour les palmettes, horizontal pour les cordons. Raccourcir ce prolongement ou pousse de l’année à 20 ou 30 cm de son départ. Couper toujours au dessus d’un œil ou bourgeon tourné vers l’extérieur.
Exemple de prolongement sur palmette
Deuxième étape : repérer les gourmands, rameaux de l’année très vigoureux parfois d’1m de long, ils poussent verticalement et souvent au coude d’une branche charpentières. Les couper à quelques millimètres de leur départ. Cela donnera naissance à de nouveaux rameaux qui pourront porter des fruits plus tard.
Exemple de gourmand

Troisième étape : repérez les rameaux stériles (il faudra trois ans pour la mise à fruit, taille trigemme)
1ère année en hiver : couper le rameau à bois au dessus du troisième œil à bois.


2ème année : couper sur le rameau issu au dessus du 1er œil ou bourgeon bien visible.

3ème année : couper le rameau initial au dessus du bouton à fleur qui fera des fruits dans l’été.

4ème année : couper sur le rameau initial au dessus du bouton à fleur le + proche de la base du rameau;

L'année d'après, on obtiendra une bourse sur la coursonne qui fructifiera pendant 5 ans sans taille. Ensuite, elle deviendra improductive donc on l’éliminera en hiver.
Le vocabulaire utilisé en arboriculture fruitière,
Ablation :
suppression d’une partie relativement importante d’un végétal , par exemple une branche maîtresse ou d’une sous-charpentière sur un arbre fruitier.
Accolage :
attacher une branche ou un rameau sur son support (appelé onglet) ou sur treillage.
Acrotonie :
aptitude de certains végétaux (arbres fruitiers et conifères) à former des branches à partir d’un axe ou d’un tronc, ce qui fait développer les plantes en hauteur grâce au bourgeon terminal situé à l’extrémité de l’axe et des branches.
Affranchissement :
se dit d’un arbre qui, greffé, produit des racines au-dessus de la greffe parce qu’il est planté trop profondément. L’affranchissement augmente la vigueur de l’arbre souvent au détriment de la production et de la qualité des fruits.
Alternance :
prédisposition de certaines variétés fruitières à produire plus de fruits une année sur deux.
Anticipé :
pousse latérale se développant naturellement en même temps que la flèche , l’axe ou la branche le portant.
Aoûté :
se dit de jeunes rameaux qui se lignifient avant l’hiver, passés du stade herbacé au stade lignifié.
Apical :
qui est situé à l’extrémité au sommet d’une tige encore appelé apex.
Appel-sève (tire-sève):
pousse conservée à l’extrémité d’une branche pour maintenir le mouvement de la sève.
Arcure :
méthode consistant à courber les rameaux en arc de cercle afin de hâter la fructification.
Baliveau
jeune arbre non taillé.
Basitonie :
aptitude d’une plante à développer ses tiges ou branches à partir de la souche ou du collet. L’inverse est l’acrotonie.
Bifère :
qui fleurit et fructifie deux fois dans l’année comme le figuier.
Bois de l’année :
rameaux qui se développent au départ de la végétation jusqu’à l’été et l’automne pour porter les fleurs.
Bois de l’année précédente :
rameaux qui se développent en fin de saison ou au cours de l’année et qui ne porteront des fleurs que l’année suivante. On parle aussi de vieux bois pour les espèces qui fleurissent sur des rameaux âgés de plusieurs années.
Bouquet de mai :
rameau très court qui se rencontre sur les arbres fruitiers à noyau et le groseillier. Tous ses bourgeons, excepté le terminal, se transforment en boutons à fleurs. Le bouquet de mai , dont les fruits sont les plus beaux, doit être conservé lors de la taille.
Bourse :
masse charnue à parenchyme développé se formant au point d’insertion du pédoncule à l’issue de la fructification. La bourse se maintient sur les coursonnes et donne naissance à une nouvelle fructification plusieurs années consécutives (poirier). Cet organe fructifère doit toujours être conservé intact à la taille.
Bouton à fruits :
organe appelé lambourde et donnant naissance à un groupe de fleurs précédant la fructification.
Brindille :
rameau court, grêle et flexible dont l’œil terminal se transforme souvent en bouton à fruit.
Cépée :
groupe de branches ou de troncs ayant repoussé à la suite de la taille du sujet au ras du sol.
Charpentière :
branche principale ou maîtresse donnant naissance aux sous-charpentières dans les formes libres ou directement aux coursonnes sur les formes palissées.
Chicot :
portion de rameau, restant après une taille, et qui s’est desséchée par le fait de ne pas être terminée par un bourgeon à bois, lequel aurait servi de tire-sève. Le chicot contrairement à l’onglet est sans utilité.
Coursonne :
branche secondaire taillée court pour faire émettre des rameaux florifères ou fructifères.
Dard :
bourgeon pointu axillaire pourvu de folioles qui apparaît en cours de végétation à la base des rameaux taillés en hiver. Selon la quantité de sève qu’il reçoit , le dard peut se développer l’année suivante en bouton à fleurs, rameau à bois ou demeurer à l’état latent, en ne s’allongeant que de quelques millimètres pour disparaître après plusieurs années.
Débourrement :
stade où le bourgeon passe de l’état de repos au début de la vie active par l’émission , soit de fleurs, soit de petites feuilles.
Désongletter :
supprimer au sécateur ou à la serpette un onglet qui n’a plus son utilité.
Éborgnage :
suppression des bourgeons inutiles ou en trop grande quantité sur une plante.
Écimage :
étêtage, suppression de la cime, en tête d’un arbre ou d’un arbuste.
Éclaircir :
action de supprimer les branches trop rapprochées pour favoriser le développement des autres.
Élagage :
supprimer complètement ou partiellement certaines branches d’un arbre pour lui donner une forme déterminée.
Émondage :
suppression, après sélection des branches inutiles d’un arbre.
Fût :
partie moyenne du tronc de l’arbre, comprise entre le sol et les premiers rameaux.
Gourmand :
rameau vigoureux qui dépasse les autres rameaux, pousse vigoureuse, infertile se développant directement sur les charpentières ou le tronc d’un arbre, utilise une quantité notable de sève au détriment des organes fructifères, se dit aussi pour les drageons.
Habillage :
taille à la plantation.
Haubanage :
fixation à des piquets fichés en terre au moyen de 3 ou 4 attaches.
Houppier :
ramure et feuillage portés par un arbre.
Jet :
rameau ou pousse d’un an que l’on nomme aussi scion.
Lambourde :
bouton à fruit qui se distingue du bourgeon à bois par sa forme arrondie et plus volumineuse.
Latent :
état d’un bourgeon qui attend une poussée de sève pour évoluer , soit à bois, soit à fruit.
Marcescentes :
se dit des feuilles qui se dessèchent sur l’arbre sans tomber l'hiver.
Nouaison :
stade du développement des jeunes fruits, influencé par la pollinisation des fleurs et la nutrition, précédant la chute physiologique. Lors de la nouaison, les fruits bien formés et nourris tiennent, les autres chutent notamment sous climat froid en raison de l’absence d’insectes pollinisateurs.
Œil :
jeune bourgeon qui deviendra bourgeon à bois ou bouton à fleurs.
Pincement :
opération qui consiste à couper généralement l’extrémité d’un jeune rameau pour ralentir son développement et favoriser la ramification du végétal, ainsi que le grossissement des fruits.
Onglet :
portion de tige dégarnie de ses bourgeons par l’homme.
Plein-vent :
arbre fruitier greffé sur tige ou haute tige laissé à son libre développement à l’issue de sa formation.
Rabattage :
recépage , taille de raccourcissement de branches ou de rameaux d’un arbre ou d’un arbuste pour en faire naître de nouveaux, plus jeunes, plus florifères ou plus fructifères.
Rabattre :
supprimer les branches d’un arbuste ou les gros rameaux d’un arbre pour provoquer le départ de nouvelles pousses, ou la suppression des branches secondaires et raccourcissement des branches maîtresses en vue du sur-greffage.
Rajeunissement :
renouvellement, ravalement, taille destinée à renouveler une partie des branches ou des ramifications d’un arbre ou d’un arbuste.
Ramifier :
tailler un arbre pour faire développer des rameaux.
Ramule :
pousse de l’année sur les conifères.
Ravalement :
action de couper les grosses branches près de leur point de départ.
Recéper :
rabattre un arbre ou un arbuste sur son tronc ou ses branches principales.
Rejet :
jeune pousse qui naît à partir de la souche.
Remontant :
se dit des arbustes à fleurs qui refleurissent après la saison normale de floraison.
Sarmenteux :
arbustes à rameaux souples et allongés pouvant être dirigés et palissés.
Taille en sec :
taille de bois sans feuille, durant la période de repos des végétaux caducs.
Taille en vert :
taille de rameaux munis de feuilles, durant la période de végétation des végétaux caducs ou persistants.
Taillis :
groupes de jeunes arbres arbres subissant périodiquement tous les 10 ou 30 ans une coupe au ras du sol pour leur faire émettre de nombreuses tiges.
Têtard :
végétal que l’on a tronqué à une certaine hauteur et qui présente à sa partie supérieure une tête sur laquelle se développent les pousses comme le saule, le peuplier.
Tête de saule :
groupe de pousses ou de rameaux partant d’un même endroit. Tailles répétées au même endroit provoquant un renflement de la tige, comme les tilleuls d’avenue façonnés en marquises, des acacias boules...
Trigemme :
se dit de la taille de fructification des arbres fruitiers à pépins conduits en petites formes palissées (cordons, palmettes) ou non palissées (petits fuseaux et quenouilles).