lundi 2 février 2009

Les auxiliaires du jardinier

Sachez reconnaître les petites bêtes qui rendent service aux jardiniers
Pour faire simple, on va dire qu'il existe 3 genres d'insectes auxiliaires.
1- INSECTES POLLINISATEURS :
pour les plantes adaptées à la pollinisation par les insectes essentiellement les Hyménoptères type Bourdons (les Bourdons jouant le rôle le plus important à l'échelle mondiale pour les arbres fruitiers et les plantes fourragères...); et les Abeilles qui sont aussi importantes, qu'elles soient "cultivées" l'abeille domestique" ou surtout "sauvages" pour les Abeilles dites "solitaires".
Des Coléoptères jouent aussi un rôle important dans la pollinisation (Cétoines et Oedemerides aux longs poils en brosse sur les maxilles, Coccinelles, Cantharides, Melyrides...) ainsi que de nombreux Lépidoptères.
2- INSECTES ENTOMOPHAGES PARASITES :
ceux qui pondent soit sur les œufs, ou les larves et qui servent de nourriture à leur progéniture; les plus connus et utilisés en lutte biologique sont :
-Trichogramma-Encarsia-Aphelinus-Aphidius-Dacnusa -Diglyphus-Eretmocerus-Apanteles
On y trouve également des Diptères Tachinaires (Phrix parasites de chenilles processionnaires), des Lépidoptères (Pyrales parasites des pontes...)
3- INSECTES ENTOMOPHAGES PRÉDATEURS :
ils "chassent" leurs proies en les mangeant directement ou en les emportant dans leurs "terriers".
On y trouve encore des Hyménoptères (Ammophiles chasseuses de chenilles...) mais aussi des Coléoptères (Coccinella,Adalia,Harmonia "dévoreuses de Pucerons...), des Hémiptères (Macrolophus prédatrices d'Acariens...) des Névroptères (larves de Chrysopa prédatrices de pucerons...), des Diptères (larves de Syrphides prédatrices de pucerons) et beaucoup d'autres...
Les plus intéressants sont les espèces prédatrices au stade larves et imagos (Coléoptères Coccinellides...) Le terme d’imago (au masculin) désigne le stade final du développement d'un insecte, ayant effectué sa métamorphose.

Cela semble assez complexe, aussi nous allons apprendre à les reconnaître en photo
L'osmie ou l'abeille maçonne est une abeille solitaire.
Elle fait son apparition en mars-avril selon la région et les températures, et bien avant l'abeille domestique. Velue noire et rousse, elle vole dès le début du printemps à la recherche de petits trous pour y installer ses œufs.
Sitôt un emplacement trouvé, comme un trou d'aération d'une fenêtre, elle fait des allers et retours sur le sol pour y ramasser de la terre pour fabriquer un ciment pour constituer les différents compartiments dans lesquels elle installe ses œufs et du nectar pour les futures larves.
C'est une abeille inoffensive qui est très utile au jardin potager ou au verger car bien avant l'abeille et d'autres insectes butineurs, l'osmie pollinisera les premières fleurs des arbres fruitiers. A la différence de l'abeille domestique, elle ne colle pas de pollen sur ses pattes postérieure et ne fait pas de miel.
Mon nid pour abeilles maçonnes
Installez un nid pour ces abeilles très utiles au jardin, en prenant tout simplement un morceau de bois que vous percerez de trous (dirigés vers le haut, pour éviter que l'eau de pluie ne reste dans le trou!) d'un diamètres de 7 mm et de 6 cm de profondeur. Installez votre nid, vers le sud, en hauteur dès le mois de mars.
Vous pouvez aussi pour lui proposer un logis, en confectionnant un petit fagot de bambous ou de roseaux creux.
Vous tarderez pas à voir les osmies voler autour et y installer leurs progénitures.
La chrysope aux yeux d’or  

(Chrysoperla sp, la chrysope commune), est un névroptère méconnu dont les adultes ailés déposent leurs oeufs sur les plantes dans le feuillage, du printemps à l’automne.
Le potentiel de ponte est de 1000 œufs par femelle et par cycle.
La chrysope adulte se délecte essentiellement de nectar et de pollen tandis que les larves se nourrissent de pucerons, de cochenilles farineuses (à corps mou), d'aleurodes, de thrips, d'œufs d’acariens et de larves du tigre du Platane. Chaque larve peut consommer 60 pucerons par jour pendant 4 à 5 semaines (selon les conditions climatiques).
La chrysope peut donc être utilisée dans les jardins (ornements, potagers, arbres fruitiers), sur les balcons, dans les vérandas, sur toutes les plantes où sont présents différents ravageurs : Acariens (œufs), Aleurodes, Cochenilles farineuses (à corps mou),
Le cycle des chrysopes permet la naissance de plusieurs générations d’adultes par an.
Notez que les chrysopes s’attaquent à plus de ravageurs que les coccinelles ! Vous ne regarderez plus les chrysopes du même œil, totalement inoffensif pour l'homme cet insecte que l'on rencontre parfois dans nos maisons au début de l'hiver ou il recherche un refuge est un vrai auxiliaire du jardinier. Pour protéger cet insecte utile, évitez les produits phytosanitaires et les insecticides auxquels il est très sensible et offrez-lui un abri pour l'hiver.
La coccinelle ou bête à bon dieu
Est-il nécessaire de la présenter ?
Tous les jardiniers connaissent ce petit insecte aux élytres tachetées, prédateur des pucerons.
Larve de coccinelle
La coccinelle à 7 points ou Coccinella septempunctata est un coléoptère de la famille des Coccinellides qui comporte plus de 5000 espèces. Avec ses élytres rouges et ses 7 points noirs, elle est la coccinelle la plus commune en Europe.
Les coccinelles sortent de leur léthargie au début du printemps avec les premiers rayons de soleil après une hibernation aux pieds des plantes, cachées sous les feuilles, sous la mousse ou à bien dans un coin du garage. Elles se reproduiront et pondront plusieurs centaines d'œufs que les femelles déposeront à proximité d'une colonie de pucerons.
Après une semaine, de petites larves noires feront leur apparition et partiront à l'assaut des pucerons qu'elles dévoreront en grosses quantités. Plus de 200 pucerons par jour pour une larve. Elle se transformera ensuite en nymphe pour donner un adulte en été.
La larve de coccinelle est donc un excellent auxiliaire pour le jardinier qui souhaite lutter biologiquement contre les ravageurs que sont les pucerons au jardin et à la maison.
Le hérisson, l'ami des jardins

Le hérisson d'Europe (Erinaceus europaeus) est un animal protégé dont les jardiniers apprécient l'aide au jardin puisqu'il dévore inlassablement les escargots, les araignées, les vers et autres insectes nuisibles.
Le hérisson européen de nos jardins, est un petit mammifère omnivore mesurant de 22 à 27 cm de long pour une hauteur de 10 à 15 cm et un poids oscillant entre 500 g et 2 kg. Il est reconnaissable de loin par sa toison hérissée de piquants creux qui le protège des agressions des chiens et des renards notamment. Il serait selon les spécialistes un animal dont les origines remontent au temps des dinosaures.
Selon les époques le hérisson a été vénéré par les Égyptiens puis associé à des rites de sorcellerie pendant le moyen-âge avant d'être servi en sauce pendant des années pendant les repas de fêtes...
Sa chasse est ainsi interdite tout comme sa capture et son transport.
Les hérissons sont interdits à la vente et il est illégale de le garder chez soi.
Malgré ces interdits, le hérisson est souvent présent dans les jardins des particuliers puisqu'il parcourt dans sa journées de nombreux kilomètres lorsqu'il est réveillé.
Ce petit animal passe en effet le plus clair de son temps à dormir (18 heures par jour) ! Mais quand il se réveille, son estomac réclame de telle manière qu'il croque tout ce qui lui passe sous son nez pointu : araignées, vers, carabes, insectes en tout genre, escargots, grenouilles et crapauds, serpents, œufs d'oiseaux, carcasses d'animaux, et quelques champignons, des herbes, des racines, des baies...
Son gros appétit surtout focalisé sur des espèces nuisibles au jardin en fait un allié de choc pour le jardinier. S'il voit mal, le hérisson dispose d'une ouïe très fine et d'un odorat particulièrement bien développé.
Les jardiniers qui souhaitent l'attirer dans leurs plates-bandes sont souvent tentés de lui offrir du lait ou du fromage dont il raffole mais cette pratique est particulièrement contre-indiqué pour lui puisqu'il souffre d'intolérance grave à la lactose.
Pour le faire venir chasser sur vos terres, le meilleur argument est de lui offrir des croquettes pour chien ou pour chat en petite quantité afin qu'il vienne chez vous mais n'oublie pas de chasser les nuisibles !
Le saviez-vous ?
- Le hérisson vit en moyenne 7 à 10 ans mais depuis quelques dizaines d'années avec l'affluence des voitures sur les routes, l'espérance de vie de ce petit animal pourtant sympathique se réduit comme peau de chagrin (moins de 2 ans avec une mortalité infantile de plus de 20%).
Le lombric, un allié du jardinier
Le ver de terre ou lombric ( embranchement des annélides, famille des Lumbricidés ) est un grand travailleur, il joue un rôle fondamental dans la biologie de notre sol.
Il creuse des galeries dans le sol et participe ainsi à son aération et à son drainage. Ces petits tunnels facilitent l'installation des racines de nos plantes et leur alimentation en eau.
En se déplaçant de bas en haut et de haut en bas, il peut descendre jusqu'à deux mètres de profondeur, le ver de terre mélange le sol. Il réduit et apporte au sol en profondeur des éléments présent en surface comme les végétaux morts, d'autre part il remonte du sous-sol des oligo-éléments comme le fer, le souffre, etc...
Il ne touchent pas aux racines et aux plantes saines.
Son système digestif est riche d'une faune bactérienne qui enrichit le sol et agglomère les éléments du sol. Le résultat de sa digestion est le tortillon que l'on observe à la surface du sol. Il participe à la neutralisation du sol. Il déplace l'équivalent de son poids par jour.
Pour finir, en ingérant des micro-organismes et en les rejetant plus loin, il participe à leur dissémination.
Préservez donc ces petites bêtes souvent mal aimées et qui pourtant sont des alliés indispensables du bon jardinier. C'est d'ailleurs un bon indicateur de la richesse de votre sol.
Lorsque vous retournez votre terrain, préférez la fourche-bêche à la bêche qui tronçonne nos petits amis.
Syrphe ceinturé
ou syrphe à ceintures, est un diptère de la famille des Syrphides (Episyrphus balteatus).
En général on s'en méfie à cause de sa couleur orange rayée de bandes noires étroites qui laisse à penser que cet insecte serait de la famille des guêpes.
Il est de plus petite taille, environ 1 cm, son corps est fin et surtout il est remarquable par son vol souvent en stationnaire comme un oiseau du paradis.
Le syrphe est parfaitement inoffensif pour l'homme, il ne pique pas.
Par contre il est d'une grande utilité pour nos jardins et nos intérieurs de véranda ou les larves sont de grandes consommatrices de pucerons.
Il fait parti des insectes dits auxiliaires de culture comme la coccinelle.
Les adultes se nourrissent quand à eux du pollen et du nectar des fleurs et contribuent à leurs pollinisations. Leurs présences près d'une plante peut être un indice de la présence de pucerons puisque les adultes déposeront leurs œufs près d'une colonie.
L'abeille domestique
est une alliée de poids pour le jardinier. Cet insecte velu est en effet l’un des meilleurs agents naturels de pollinisation au potager.
L'abeille domestique est présente pratiquement sur tout le globe. On la trouve dans les zones cultivées mais aussi dans les prés, les jardins et en milieu urbain que se soit en zone tempérée ou tropicale.
Elles sont dites “domestiques” pour la simple et bonne raison qu’elles sont élevées et domestiquées dans des ruches fabriquées par la main de l’homme pour la récolte du miel. Des colonies naturelles et sauvages peuvent aussi se rencontrer beaucoup plus rarement. Ces colonies sont le plus souvent installées dans des arbres creux.
L'abeille domestique est un insecte au corps velu. Cette particularité physique en fait un excellent agent pollinisateur. A chaque butinage, l’insecte se charge de pollen qu’il transporte sur le stigmate de la fleur d'une autre plante de la même espèce. Tout comme les bourdons et les guêpes, l’abeille domestique joue ainsi un rôle essentiel dans la fécondation des plantations.
Les butineuses sont toutes des abeilles femelles que l’on appelle ouvrières. Elles mesurent en moyenne 12 mm de long et se compte par dizaine de milliers dans une ruche. Leur principale tâche est de ramener dans la colonie du nectar pour fabriquer du miel en quantité suffisante pour que l’ensemble de l’essaim puisse passer l’hiver sans manquer de nourriture.
Sachez que si les abeilles ont des préférences (bruyère, trèfles, menthe, romarin, lavande, tilleul, acacias, châtaignier, lilas, thym, sédum spectabile, caryopteris, …), les espèces de plantes qu’elles butinent varient tout au long de la saison.
Les polémiques récentes sur l’utilisation de certains insecticides comme le Gaucho rappellent combien ces colonies sont dépendantes de la qualité de leur environnement. Pour aider les abeilles à bien jouer leur rôle de pollinisateur l’homme doit veiller à limiter les pesticides et ceux sur un rayon de 2,5 kilomètres en moyenne autour de la ruche.
Le bourdon,
Avec sa grande taille et ses très belles couleurs, le bourdon attire notre attention.
Comme l'abeille domestique, le bourdon appartient à la famille des Apidae. Il en existe environ 200 espèces réparties dans le monde. Ils sont très abondants dans les régions tempérées d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Asie. Ils sont présents dans les régions arctiques, mais absents près des tropiques et en Australie.
En France, on recense 34 espèces de bourdons, dont une douzaine très communes.
Les colonies de bourdons comprennent des individus sexués (la reine et les mâles) et des individus stériles (les ouvrières). Comme chez l'abeille domestique, les femelles (reine et ouvrières) peuvent piquer. Le cycle des colonies est annuel. La reine est la fondatrice de toute la colonie. Sa durée de vie est de 12 mois environ. Celle des ouvrières est de 2 mois. Seules les reines fécondées hivernent. Elles constituent le lien entre deux générations.
Le bourdon est un excellent pollinisateur dans des conditions difficiles. En effet, il est capable de travailler à des températures très basses (10°C) et malgré des conditions météorologiques défavorables (pluies, vent, faible luminosité). En été, les butineuses travaillent du lever du jour jusqu'au crépuscule. Par contre une température supérieure à 35°C provoque l'arrêt complet du butinage.
Cet article a été écrit en collaboration avec APISERVICES - Groupe de Recherche et d'assistance dans la Coopération Apicole
L'invasion de la coccinelle asiatique


c'est une espèce de coccinelle asiatique qui a été aux USA dans les années 60 après plusieurs tentatives pour lutter contre les pucerons dont elle est très friande, mais ce n'est qu'en 1988 que l'acclimatation a été notée.
L'Europe l'a également introduite plus récemment dans les cultures sous serres puis à destination des particuliers en mettant à disposition des larves à déposer sur les plantes dans les jardineries. Elle a été importée en France par l'INRA en 1982. L'intention était louable dans la mesure ou il s'agissait de lutter contre le développement des pucerons dans les cultures à la place des pesticides.
Cette coccinelle originaire de Chine, de Corée et du Japon s'est tellement bien adaptée qu'elle envahit désormais des régions entières en progressant du nord vers le sud. En vente en Belgique depuis la fin des années 90, elle a envahi la Flandre en 4 ans ! L'invasion de la France est avérée. Aujourd'hui elle est présente sur une grande partie du territoire. Elle a récemment été découverte en Loire-Atlantique et les observations se multiplient dans le Pays-de-la-Loire, en Bourgogne, en Franche-Comté et en Rhône-Alpes.
Inoffensive pour l'homme, elle prolifère néanmoins au détriment des espèces endémiques comme notre coccinelle à sept points (Adalia 7-punctata). La larve de cette coccinelle peut s'attaquer aux larves des coccinelles locales lorsque sa nourriture vient à manquer ou que l'occasion se présente.
Les coccinelles asiatiques se regroupent à l'automne grâce à une substance qu'elles émettent et se déplacent en groupes pour trouver un refuge pour passer l'hiver. L'intérieur d'une maison sera souvent privilégié.
Une nouvelle fois l'homme en essayant d'intervenir sur la nature en introduisant cette espèce à contribué à un déséquilibre irréversible. Il faudra désormais compter sur cette nouvelle espèce et à sa présence invasive dans un premier temps avant qu'un nouvel équilibre se fasse.
Principaux Insectes entomophages auxiliaires commercialisés :
Les auxiliaires les plus faciles à utiliser dans les serres pour les particuliers.



Cryptoline M (c'est une coccinelle appelée Cryptolaemus Montrouzieri).

Le cryptolaemus est une coccinelle d’origine Australienne qui élimine les populations de cochenilles de manière très efficace. La larve est, comme la larve de la cochenille, recouverte de cire blanche, mais se distingue par sa plus grande taille et sa mobilité.
Attention aux larves qui sont toutes blanches... ne pas les confondre avec des cochenilles...
   Encarline (c'est le célèbre Encarsia Formosa) qui prédate principalement les Trialeurodes vaporarium (une des grandes variétés d'aleurodes).
Aphiline Ice-mix. (Aphelinus abdominalis, Aphidius colemani et Aphidius ervi ).
La guêpe parasite Aphidius ervi se rencontre naturellement en grande partie en Europe et a été introduite en Amérique du Nord, en l'Argentine, en la Nouvelle-Zélande et en l'Australie. Elle ressemble beaucoup à son allié Aphidius colemani, mais elle est deux fois plus grande que celui-ce. Aphidius ervi a un corps noir et effilé, des pattes brunes et de longues antennes. Elle est plus grande parce qu'elle parasite des espèces de puceron plus grandes.
Phytoline P (Phytoseiulus persimilis)  
C'est un petit acarien prédateur des acariens tetranyques (araignées jaunes et rouges). Il les consomme à tous les stades. Cet auxiliaire doit être utilisé dès l'apparition de foyers sur tous les végétaux... palmiers etc...

Avec la collaboration de l'Entreprise Levrat